6 février 2018

Fleurs ou bitume?

Quand on vit dans les fleurs, on ne pense pas à la boue.
~ Philippe Claudel (Les âmes grises, Stock 2003)

Eleonora Tommasi par Silvestro Lega (1826-1895). AFP

La beauté rend heureux 

Hier, j’examinais en détail les fleurs de mon cactus de Noël. La délicatesse des pétales, les dégradés de magenta... c’est toute la beauté du vivant. Les plantes d’intérieur me réconfortent en attendant le printemps.
   Suggestion : au lieu d’offrir un bouquet de fleurs coupées (éphémères) à la Saint-Valentin, songez à une plante à fleurs, une alternative qui durera. Un gardénia peut-être – quel parfum! Mais, il demande beaucoup d’attention et de soins, comme toute relation importante qu’on souhaite protéger et prolonger...

Fleurs sauvages en forêt, Belgique. Photo Reuters / Yves Herman

J'ai vu une fleur sauvage; L'herbier de Malicorne 
HUBERT REEVES
Seuil mars 2017

«Le but de ces pages est de faire connaître un des domaines les plus admirables de la nature : celui des fleurs sauvages dans nos campagnes. Des splendeurs à portée de chacun, mais que l'on peut piétiner toute sa vie sans jamais se pencher pour les admirer. On passe ainsi à côté de joies, à coup sûr renouvelables chaque année. Ce plaisir intense exige un apprentissage : savoir reconnaître ces fleurs demande un peu de patience mais se révèle gratifiant au possible, tant est grande la diversité des fleurs sauvages et leurs variations selon les moments de leur vie – et de la nôtre. Pour faciliter cette initiation, j'ai souhaité livrer mon rapport personnel à chacune de ces fleurs.»  
~ Hubert Reeves

De grâce, ne laissons pas les industriels multiplier les cratères de sables bitumineux et nourrir le monde au glycophosate Monsanto. Nous avons mieux à faire!

Réflexion de Daniele Manta et Diego Semoldi 

«La plante est, pour l’homme, une garantie de survie. Tant que nous verrons à nos pieds des étendues de verdure, nous pourrons être rassurés et penser que la vie est encore possible sur terre. Nous ne voudrions pas nous trouver, devant le spectacle d’une planète à l’agonie. Souhaitons pouvoir disposer toujours d’un vallon fleuri où délasser notre âme et notre corps.
   Nous avons oublié la Nature. Et cependant il suffirait d’aller la trouver, de passer une heure à contempler la vie mystérieuse d’un champ. Chaque brin d’herbe, chaque buisson a sa raison de vivre ou de mourir. Mességué dit vrai : nous nous sommes fait de fausses idées sur l’utilité ou la nocivité de certains êtres vivants – animaux, plantes, insectes. Entre bêtes et plantes existe une merveilleuse complicité. Efforçons-nous de ne pas la gâcher. [...]
   Combien de crimes commettons-nous dans la nature! Finalement, ils se retournent contre nous-mêmes, puisque nous faisons partie de la nature. Qu’avons-nous fait par exemple en débroussaillant les sous-bois? Nous avons tué des centaines de milliers de fourmis et d’insectes divers. Ce faisant, nous avons exterminé cette vaillante armée d’artisans et d’ouvriers qui assuraient l’ordre botanique. [...]
   Micro-organismes, plantes, animaux, hommes sont liés et dépendent étroitement les uns des autres en un équilibre miraculeux. C’est celui qu’on désigne de nos jours, en sacrifiant à la mode, par l’expression «d’équilibre écologique». Un beau jour, sur quelques mètres carrés de champ où, à quelques pas sous terre s’élabore la vie... – et même, il faudrait dire «se ré-élabore» la vie... – ...un beau jour, arrive un bulldozer conduit par un être humain. La machine creuse, retourne, jette dans un effrayant désordre ce merveilleux équilibre. Personne ne s’est aperçu de rien. Un coin de nature a été saccagé et violé. Passe un promeneur qui, sur ce massacre, jette un œil distrait et continue tout aussi distraitement son chemin. Pour lui, il ne s’est rien passé. Et pourtant, ce monde dans lequel il vit n’est plus comme avant.
   Oui, il faut que nous apprenions à regarder la nature, et surtout pour accepter d’en être complice. Nous sommes tous dans la même barque du destin.»

Tiré de l’introduction
NOS AMIES LES PLANTES, tome III Encyclopédie des plantes
Éditions Famot, Genève; 1977 

Un peu d’humour pour clore

Série A Musée Vous, A Musée Moi ARTE (marrantes ces vidéos!)

«Ce n'est pas parce que la vie est dure qu'il faut faire la gueule.»

Aucun commentaire:

Publier un commentaire