Huffpost 2016 – La défense des animaux fait un grand pas en avant en Inde. La haute cour de New Delhi vient en effet de prendre des mesures sévères contre le commerce des oiseaux, souvent maltraités par leurs propriétaires.
"Les oiseaux ont des droits fondamentaux et ne peuvent pas être tenus en cage ou être sujets à la cruauté", a déclaré le juge Manmohan Singh. Consterné que ces derniers ne soient pas autorisés à voler librement, il condamne le fait qu'ils soient "exportés illégalement vers des pays étrangers sans nourriture, sans eau et sans aide médicale".
La Haute Cour de Delhi estime que "toute gestion de leur commerce" est désormais une "violation de leurs droits". Le juge a également ajouté: "Il est clair dans mon esprit que tous les oiseaux ont le droit fondamental de voler dans le ciel, et qu'aucun être humain n'est autorisé à les garder en cage, que ce soit dans une optique commerciale ou autre".
«On se fait la main sur les animaux», disait Marguerite Yourcenar.
Liberté
Victor Hugo
De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages?
De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents?
De quel droit volez-vous la vie à des vivants?
Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre?
Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela?
Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle?
Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle?
Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
Et si la servitude inutile des bêtes
Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes?
Qui sait si le carcan ne sort pas des licous?
Oh! de nos actions qui sait les contre-coups,
Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre?
Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux?
Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde!
Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants?
À tous ces enfermés donnez la clef des champs!
Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles!
Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.
La balance invisible a deux plateaux obscurs.
Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs!
Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles;
La volière sinistre est mère des bastilles.
Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux!
Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.
Tu veux être libre, homme? et de quel droit, ayant
Chez toi le détenu, ce témoin effrayant?
Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
Toute l'immensité sur le pauvre oiseau sombre
Se penche, et te dévoue à l'expiation.
Je t'admire, oppresseur, criant : oppression!
Le sort te tient pendant que ta démence brave
Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave;
Et la cage qui pend au seuil de ta maison
Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.
(La Légende des siècles)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire