8 janvier 2020

À quand la disparition du PédoClub International?

Les pédophiles, ou pédocriminels, ne sont rien d’autre que des prédateurs sexuels. Ce sont des sans-cœur, indifférents aux souffrances physiques et morales imposées à leurs victimes, et qui n’éprouvent aucun remord.
   Des cinéastes, photographes, écrivains, membres de la monarchie et du clergé, politiciens, aristocrates, multimillionnaires corporatifs et césars du divertissement en position de pouvoir se sont payé la traite (de mineur/e/s) avec l’approbation de leur milieu socioculturel, d’une étonnante complaisance.

«Difficile d’admettre que 94 % des violences sexuelles sur mineurs sont commises par l’entourage proche des victimes : un membre ou un ami de la famille, un professeur (à l’école, au sport…), un éducateur, un religieux... Le principal but du pédophile pervers est d’exercer son pouvoir et son emprise sur sa victime, sans ressentir ni empathie ni culpabilité, pouvant aller, dans des fantasmes d’initiation et de mégalomanie, jusqu’à se convaincre du plaisir qu’éprouverait leur proie.» ~ Inès Gauthier, psychologue clinicienne, spécialisée en psychocriminologie)   

Parmi les pédocriminels suivants, deux d’entre eux ont échappé à la justice car ils sont morts avant un procès ou une quelconque enquête préliminaire. Espérons que le troisième ne se suicidera pas.


1. Jeffrey Epstein (1953-2019). Le pédocriminel s’adonnait à l’exploitation sexuelle de mineures pour lui-même et ses cliques de pédophiles de l’upper-class. Sa complice Ghislaine Maxwell et lui  payaient certaines de leurs victimes pour en recruter d’autres. Le scénario du suicide (soi-disant en vue d’échapper au procès) est bourré d’incohérences et d’infaisabilité strictement matérielle, de sorte que l’homicide est plus que probable; certains prétendent même qu’il aurait été «enlevé» par des agents. Il a donc évité procès et prison à perpète.
   On estime que Ghislaine Maxwell est probablement protégée des enquêtes du FBI par des agents de renseignement d’Israël en raison des informations incriminantes qu’elle possède sur les personnes les plus puissantes du monde – les noms de ces élites pédophiles VIP ne doivent pas être révélés au public. Le tandem Epstein-Maxwell aurait partagé des informations sur des personnes en position de pouvoir coincées dans les filets de leur réseau pédocriminel. Ce n'est pas la première fois que le nom d’Epstein est relié à des services de renseignement étrangers, comme le MOSSAD, par exemple. Des rumeurs ont longtemps circulé selon lesquelles Epstein aurait secrètement pris des vidéos de ses amis riches et puissants ayant des relations sexuelles avec des mineures, soit pour faire du chantage financier, soit pour servir de levier à des services de renseignement. À ce jour, le FBI n’a pas confirmé ou infirmé la présence de matériel compromettant lors des fouilles dans les propriétés d’Epstein. (DailyMail UK)


2. David Hamilton (1933-2016). Le photographe britannique est réputé pour ses clichés de pornographie juvénile «artistique». Sur les photos, ses modèles âgées le plus souvent de 8 à 14 ans (16 ans maximum), posent avec des effets choisis afin de représenter le fantasme de l'innocence perdue, avec souvent des tétons durcis, des sexes visibles, des mises en scène voyeuristes suggérant parfois la masturbation. Hamilton disait : «Vous avez eu les calendriers. Moi, j'ai eu les filles...» Jusqu’à ses dernières expositions, l'«artiste» reprenait son refrain : «Nous vivons une époque puritaine, coincée, ennuyeuse, peuplée de ‘mal-baisés’ qui voient du porno ou de la pédophilie là où je n'ai jamais cherché que ‘la candeur d'un paradis perdu’. En 2016, plusieurs femmes l’accusent d’avoir abusé d’elles sexuellement (viol) lorsqu’elles étaient mineures. Voilà que le glas sonne. Peu après, on le retrouve mort dans son appartement, la tête couverte d’un sac de plastique. Un autre qui a échappé à la justice, et l’on ne saura jamais si le photographe a oui ou non abusé de ses modèles à peine pubères.


3. Gabriel Matzneff (1936- ). Une enquête préliminaire pour «viols» a été ouverte contre l’écrivain de 83 ans, mis en cause pour ses relations avec des mineur/e/s que l’éditrice Vanessa Springora raconte dans son livre Le consentement. L’enquête est menée par l’Office central de répression des violences faites aux personnes (OCRVP).
   L’écrivain est un pédéraste au vrai sens du terme, c'est-à-dire un amateur de jeunes garçons (mineurs), mais qui apprécie néanmoins les jeunes filles (mineures). En 1974, un article du Magazine littéraire, intitulé «Matzneff et la sexualité», constate que «l'idée fixe de Matzneff est la gloire des enfants, garçons et filles de moins de seize ans» et se demande «où serait le scandale?» L’écrivain entretient aussi des relations de proximité avec le monde politique. Dans son livre Mes amours décomposés (1990), son journal intime pour les années 1983-1984, il évoque sa vie quotidienne, ses amours avec de multiples partenaires dont plusieurs adolescentes âgées de quatorze à seize ans. Il raconte également son voyage aux Philippines, au cours duquel il se livre au tourisme sexuel, y compris le viol de «petits garçons de onze ou douze ans». À Manille, il fréquente notamment des Occidentaux qui recherchent ce genre d’activités sexuelles, tel qu’Edward Brongersma, un juriste et homme politique néerlandais, défenseur connu de la pédophilie; ce dernier ayant fait l’objet de harcèlement et d’agressions en public, il s'est suicidé en 1998. (Wikipédia)

Parenthèse – Au Québec, un pédocriminel peut facilement écoper de 20 ans de réclusion. Une fois en prison, il fera de nouveau face à la «justice» – celle des détenus. Celui qui a commis des agressions sexuelles sur des enfants, risque d’être tabassé, voire, assassiné, car les gardiens «ferment les yeux». C’est pourquoi les abuseurs d’enfants se retrouvent souvent dans une prison aux mesures de sécurité exceptionnelles. Imaginons le sort de nos prêtres pédophiles s’ils n’étaient pas couverts et protégés par le Vatican... Fin

Mardi, 7 janvier 2020 : L’éditeur français Gallimard ne commercialisera plus le journal de l’écrivain. «La souffrance exprimée par Madame Vanessa Springora dans Le consentement, fait entendre une parole dont la force justifie cette mesure exceptionnelle», affirme dans un communiqué la prestigieuse maison d'édition qui publiait le journal de Gabriel Matzneff depuis 1990. Les exemplaires du journal encore présents en librairie, dont le dernier volume L'Amante de l'Arsenal paru en novembre, vont ainsi être rappelés. (Radio-Canada / Nouvelle)
   Et revoilà les débats sur la liberté d’expression. Non seulement Matzneff décrivait en détails ses «ébats» sexuels avec des mineur/e/s, mais il en faisait l’éloge et encourageait la pratique de cette perversion. On a peine à déterminer une ligne à ne pas dépasser en arts et en divertissements. Néanmoins, les personnes capables de distinguer le bien du mal, perçoivent instinctivement la différence entre érotisme et pornographie : «la pornographie, on a du mal à la définir, mais dès qu’on la voit, on la reconnaît tout de suite». 

Quoiqu’il en soit, il est temps que ça cesse! Beaucoup d’ouvrages ont disparu au fil du temps, que personne ne regrette d’ailleurs.

Un aperçu du cas Matzneff

Comme tous les pervers narcissiques, Matzneff se drape de dignité et pose en victime. Imaginez, c’est lui la victime!

Gabriel Matzneff dénonce les attaques à son égard
Leïla Jolin-Dahel, 30 décembre 2019 Le Devoir / Lire

L’auteur français Gabriel Matzneff, qui est plongé au coeur d’un scandale de pédophilie, a brisé le silence, dimanche, se disant la cible d’attaques «injustes et excessives» dans une entrevue accordée au quotidien Le Parisien.
   Celui qui a souvent fait état de son attirance pour les jeunes adolescents dans ses livres estime que les accusations à son endroit sont en contradiction avec «la beauté de l’amour que nous vécûmes, Vanessa et moi».
   Il fait ainsi référence à l’auteure et directrice des éditions Julliard, Vanessa Springora, qui lance son roman autobiographique Le consentement. Elle y décrit sa relation sous l’emprise de l’écrivain, alors qu’elle avait 14 ans et lui, presque 50.
   L’auteur aujourd’hui âgé de 83 ans, qui précise se trouver à l’étranger et être souffrant, a confié par texto au quotidien français «[ne pas avoir] la force» de lire le livre de son accusatrice pour le moment.
   Gabriel Matzneff avait jusque-là refusé toutes les demandes d’entrevues. Il avait simplement qualifié le livre de Vanessa Springora d’ouvrage «hostile, méchant, dénigrant, destiné à [lui] nuire, un triste mixte de réquisitoire de procureur et de diagnostic concocté dans le cabinet d’un psychanalyste», dans un courriel transmis à l’hebdomadaire L’Obs, jeudi.
   L’annonce du récit à paraître «provoque en moi une tristesse qui me suffoque», s’était-il plaint.

~~~
Matzneff d’hier à aujourd’hui
Odile Tremblay, 4 janvier 2020 Le Devoir / Chronique

Bernard Pivot, l’animateur d’Apostrophes, qui avait abordé en 1990 d’un ton goguenard les moeurs pédophiles de son invité, tenta d’abord sur son blogue une maladroite défense : «Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et moraux d’un pays et, surtout, d’une époque.» Vrai, pourtant…
   Celui qui fit beaucoup pour la littérature tant sur ses plateaux de télé qu’à titre de président de l’Académie Goncourt vient d’un monde phallocrate, qui commence tout juste dans sa patrie à se fissurer. Matzneff a pu décrire ses ébats avec des enfants parce que sa société en haut lieu, médias et intellectuels compris, le cautionnait à coups de grandes claques dans le dos. Pivot se confond en excuses cette semaine après son premier commentaire éreinté par les médias sociaux. Il eût mieux fait d’allumer plus tôt. L’homme de lettres n’avait pas saisi, à l’instar du prince Andrew dans son interview sur l’affaire Epstein, que le patriarcat dont il est issu impliquait des tolérances criminelles à désavouer. On a changé d’ère, cette nouvelle affaire en chevauchant 2019 et 2020, le crie après d’autres. Même des politiciens français, si longtemps accommodants, proclament : «Jamais plus!»

~~~
«Tout le monde le savait» pour Gabriel Matzneff, dit Denise Bombardier
Natalia Wysocka, 27 décembre 2019 Le Devoir / Société

L’écrivain français a longtemps exposé son goût pour les jeunes garçons et les jeunes filles, sans être inquiété.
   «Tout le monde le savait. Dans ses livres, c’était écrit. Il y racontait comment il sodomisait les enfants. Et elle, Vanessa, le raconte aussi», lance en entretien au Devoir la chroniqueuse québécoise Denise Bombardier.
   ...Les agissements de Gabriel Matzneff auraient dû être grandement remis en question, décriés. Car tout était là. Raconté noir sur blanc dans les livres, «les journaux», de l’écrivain. «Et Vanessa le raconte dans son livre aussi, ajoute-t-elle. Qu’il voulait l’amener avec lui aux Philippines où il allait – excusez-moi, je vais parler très, très crûment – pour sucer des petits pénis de petits garçons de 7, 8, 9 ans. Parce qu’il trouvait ça “attendrissant”. C’est à hurler, quand on lit ça.»

~~~
La morale de Gabriel Matzneff
Mathieu Bélisle, 3 janvier 2020 Le Devoir / Idées

Je ne saurais exprimer le dégoût que m’inspire l’affaire Matzneff, où la liberté fait l’économie de toute responsabilité. Mais j’aimerais revenir sur le noeud de l’affaire, qui se trouve dans l’opposition revendiquée par certains défenseurs de l’écrivain entre l’art et la morale.
   Quand Bernard Pivot dit que la morale l’emporte aujourd’hui sur les préoccupations esthétiques, que notre époque se veut «moralement supérieure» à la précédente (et on entend bien l’accent de regret dans ce constat), il semble oublier que son époque, celle où de grands écrivains pouvaient signer une pétition en faveur de la libération de trois pédophiles (la fameuse lettre au Monde en 1977 signée par Sartre, Beauvoir, Glucksmann...), était elle-même animée par la morale, une morale qui ne disait pas son nom, revendiquée comme «supérieure» à toutes les autres parce qu’au-delà de toutes les morales : celle de la fidélité absolue à un désir devenu sacré, quel qu’il soit, où il s’agissait de «vivre sans temps mort et [de] jouir sans entraves».
   J’insiste : cette époque, celle des années 1960-1970, ne s’était pas libérée de la morale, c’eût été trop simple. Elle opposait plutôt une morale (nouvelle) à une autre morale (ancienne), avec ses droits et ses devoirs, ses privilèges et ses interdits, et c’est précisément pour cette raison que Pivot et ses invités se montraient aussi révérencieux devant Matzneff venu parler de ses amours «décomposés», qu’ils étaient gênés d’exprimer la moindre réserve devant cette apologie décomplexée de la pédophilie présentée comme un sommet de la liberté. Ils étaient gênés parce qu’ils se savaient en face d’un maître, une sorte de prêtre venu défendre la vérité «supérieure» du désir, d’un désir auquel rien, apparemment, ne devait s’opposer, sous peine de se voir condamné comme anathème (c’est précisément ce qui est arrivé à Denise Bombardier).

Aucun commentaire:

Publier un commentaire