Des cinéastes, photographes, écrivains,
membres de la monarchie et du clergé, politiciens, aristocrates,
multimillionnaires corporatifs et césars du divertissement en position de
pouvoir se sont payé la traite (de mineur/e/s) avec l’approbation de leur
milieu socioculturel, d’une étonnante complaisance.
«Difficile
d’admettre que 94 % des violences sexuelles sur mineurs sont commises par
l’entourage proche des victimes : un membre ou un ami de la famille, un
professeur (à l’école, au sport…), un éducateur, un religieux... Le principal but
du pédophile pervers est d’exercer son pouvoir et son emprise sur sa victime,
sans ressentir ni empathie ni culpabilité, pouvant aller, dans des fantasmes
d’initiation et de mégalomanie, jusqu’à se convaincre du plaisir qu’éprouverait
leur proie.» ~ Inès Gauthier, psychologue clinicienne, spécialisée en
psychocriminologie)
Parmi les pédocriminels
suivants, deux d’entre eux ont échappé à la justice car ils sont morts avant un
procès ou une quelconque enquête préliminaire. Espérons que le troisième ne se
suicidera pas.
1. Jeffrey Epstein (1953-2019). Le pédocriminel s’adonnait
à l’exploitation sexuelle de mineures pour lui-même et ses cliques de
pédophiles de l’upper-class. Sa complice Ghislaine Maxwell et lui payaient certaines de leurs victimes pour en recruter
d’autres. Le scénario du suicide (soi-disant en vue d’échapper au procès) est bourré d’incohérences
et d’infaisabilité strictement matérielle, de sorte que l’homicide est plus que
probable; certains prétendent même qu’il aurait été «enlevé» par des agents. Il
a donc évité procès et prison à perpète.
On estime que Ghislaine Maxwell est
probablement protégée des enquêtes du FBI par des agents de renseignement d’Israël
en raison des informations incriminantes qu’elle possède sur les personnes les
plus puissantes du monde – les noms de ces élites pédophiles VIP ne doivent pas
être révélés au public. Le tandem Epstein-Maxwell aurait partagé des
informations sur des personnes en position de pouvoir coincées dans les filets de
leur réseau pédocriminel. Ce n'est pas la première fois que le nom d’Epstein
est relié à des services de renseignement étrangers, comme le MOSSAD, par
exemple. Des rumeurs ont longtemps circulé selon lesquelles Epstein aurait
secrètement pris des vidéos de ses amis riches et puissants ayant des relations
sexuelles avec des mineures, soit pour faire du chantage financier, soit pour
servir de levier à des services de renseignement. À ce jour, le FBI n’a pas
confirmé ou infirmé la présence de matériel compromettant lors des fouilles
dans les propriétés d’Epstein. (DailyMail UK)
2. David Hamilton (1933-2016). Le photographe britannique
est réputé pour ses clichés de pornographie juvénile «artistique». Sur les
photos, ses modèles âgées le plus souvent de 8 à 14 ans (16 ans maximum),
posent avec des effets choisis afin de représenter le fantasme de l'innocence
perdue, avec souvent des tétons durcis, des sexes visibles, des mises en scène
voyeuristes suggérant parfois la masturbation. Hamilton disait : «Vous avez eu
les calendriers. Moi, j'ai eu les filles...» Jusqu’à ses dernières expositions,
l'«artiste» reprenait son refrain : «Nous vivons une époque puritaine, coincée,
ennuyeuse, peuplée de ‘mal-baisés’ qui voient du porno ou de la pédophilie là
où je n'ai jamais cherché que ‘la candeur d'un paradis perdu’. En 2016,
plusieurs femmes l’accusent d’avoir abusé d’elles sexuellement (viol) lorsqu’elles
étaient mineures. Voilà que le glas sonne. Peu après, on le retrouve mort dans
son appartement, la tête couverte d’un sac de plastique. Un autre qui a échappé
à la justice, et l’on ne saura jamais si le photographe a oui ou non abusé de ses modèles à peine pubères.
3. Gabriel Matzneff (1936- ). Une enquête
préliminaire pour «viols» a été ouverte contre l’écrivain de 83 ans, mis en
cause pour ses relations avec des mineur/e/s que l’éditrice Vanessa Springora
raconte dans son livre Le consentement.
L’enquête est menée par l’Office central de répression des violences faites aux
personnes (OCRVP).
L’écrivain est un pédéraste au vrai sens du
terme, c'est-à-dire un amateur de jeunes garçons (mineurs), mais qui apprécie néanmoins
les jeunes filles (mineures). En 1974, un article du Magazine littéraire, intitulé «Matzneff et la sexualité», constate
que «l'idée fixe de Matzneff est la gloire des enfants, garçons et filles de
moins de seize ans» et se demande «où serait le scandale?» L’écrivain
entretient aussi des relations de proximité avec le monde politique. Dans son
livre Mes amours décomposés (1990), son
journal intime pour les années 1983-1984, il évoque sa vie quotidienne, ses
amours avec de multiples partenaires dont plusieurs adolescentes âgées de
quatorze à seize ans. Il raconte également son voyage aux Philippines, au cours
duquel il se livre au tourisme sexuel, y compris le viol de «petits garçons de
onze ou douze ans». À Manille, il fréquente notamment des Occidentaux qui
recherchent ce genre d’activités sexuelles, tel qu’Edward Brongersma, un juriste
et homme politique néerlandais, défenseur connu de la pédophilie; ce dernier ayant fait
l’objet de harcèlement et d’agressions en public, il s'est
suicidé en 1998. (Wikipédia)
Parenthèse – Au Québec, un pédocriminel peut
facilement écoper de 20 ans de réclusion. Une fois en prison, il fera de nouveau face à la
«justice» – celle des détenus. Celui qui a commis des agressions sexuelles sur
des enfants, risque d’être tabassé, voire, assassiné, car les gardiens «ferment
les yeux». C’est pourquoi les abuseurs d’enfants se retrouvent souvent dans une
prison aux mesures de sécurité exceptionnelles. Imaginons le sort de nos
prêtres pédophiles s’ils n’étaient pas couverts et protégés par le Vatican... Fin
Mardi, 7
janvier 2020 : L’éditeur français Gallimard ne commercialisera plus le
journal de l’écrivain. «La souffrance exprimée par Madame Vanessa Springora
dans Le consentement, fait entendre
une parole dont la force justifie cette mesure exceptionnelle», affirme dans un
communiqué la prestigieuse maison d'édition qui publiait le journal de Gabriel
Matzneff depuis 1990. Les exemplaires du journal encore présents en librairie, dont
le dernier volume L'Amante de l'Arsenal paru en novembre, vont ainsi être
rappelés. (Radio-Canada / Nouvelle)
Et revoilà les débats sur la liberté d’expression.
Non seulement Matzneff décrivait en détails ses «ébats» sexuels avec des
mineur/e/s, mais il en faisait l’éloge et encourageait la pratique de cette perversion. On a
peine à déterminer une ligne à ne pas dépasser en arts et en divertissements. Néanmoins,
les personnes capables de distinguer le bien du mal, perçoivent instinctivement
la différence entre érotisme et pornographie : «la pornographie, on a du mal à
la définir, mais dès qu’on la voit, on la reconnaît tout de suite».
Quoiqu’il en
soit, il est temps que ça cesse! Beaucoup d’ouvrages ont disparu au fil du
temps, que personne ne regrette d’ailleurs.
Un aperçu du cas Matzneff
Comme tous
les pervers narcissiques, Matzneff se drape de dignité et pose en victime.
Imaginez, c’est lui la victime!
Gabriel Matzneff dénonce les attaques
à son égard
Leïla
Jolin-Dahel, 30 décembre 2019 Le Devoir / Lire
L’auteur
français Gabriel Matzneff, qui est plongé au coeur d’un scandale de pédophilie,
a brisé le silence, dimanche, se disant la cible d’attaques «injustes et
excessives» dans une entrevue accordée au quotidien Le Parisien.
Celui qui a souvent fait état de son
attirance pour les jeunes adolescents dans ses livres estime que les
accusations à son endroit sont en contradiction avec «la beauté de l’amour que
nous vécûmes, Vanessa et moi».
Il fait ainsi référence à l’auteure et
directrice des éditions Julliard, Vanessa Springora, qui lance son roman
autobiographique Le consentement.
Elle y décrit sa relation sous l’emprise de l’écrivain, alors qu’elle avait 14
ans et lui, presque 50.
L’auteur aujourd’hui âgé de 83 ans, qui
précise se trouver à l’étranger et être souffrant, a confié par texto au
quotidien français «[ne pas avoir] la force» de lire le livre de son
accusatrice pour le moment.
Gabriel Matzneff avait jusque-là refusé
toutes les demandes d’entrevues. Il avait simplement qualifié le livre de
Vanessa Springora d’ouvrage «hostile, méchant, dénigrant, destiné à [lui]
nuire, un triste mixte de réquisitoire de procureur et de diagnostic concocté
dans le cabinet d’un psychanalyste», dans un courriel transmis à l’hebdomadaire
L’Obs, jeudi.
L’annonce du récit à paraître «provoque en
moi une tristesse qui me suffoque», s’était-il plaint.
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Matzneff d’hier à aujourd’hui
Odile
Tremblay, 4 janvier 2020 Le Devoir / Chronique
Bernard
Pivot, l’animateur d’Apostrophes, qui avait abordé en 1990 d’un ton goguenard
les moeurs pédophiles de son invité, tenta d’abord sur son blogue une
maladroite défense : «Nous sommes plus ou moins les produits intellectuels et
moraux d’un pays et, surtout, d’une époque.» Vrai, pourtant…
Celui
qui fit beaucoup pour la littérature tant sur ses plateaux de télé qu’à
titre de président de l’Académie Goncourt vient
d’un monde phallocrate, qui commence tout juste dans sa patrie à se
fissurer. Matzneff a pu décrire ses
ébats avec des enfants parce que sa société en haut lieu, médias et
intellectuels compris, le cautionnait à coups de grandes claques dans le dos.
Pivot se confond en excuses cette semaine après son premier commentaire éreinté
par les médias sociaux. Il eût mieux fait d’allumer plus tôt. L’homme de lettres n’avait pas saisi, à
l’instar du prince Andrew dans son interview sur l’affaire Epstein, que le
patriarcat dont il est issu impliquait des tolérances criminelles à désavouer.
On a changé d’ère, cette nouvelle affaire en chevauchant 2019 et 2020, le crie
après d’autres. Même des politiciens français, si longtemps accommodants,
proclament : «Jamais plus!»
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«Tout le monde le savait» pour Gabriel
Matzneff, dit Denise Bombardier
Natalia
Wysocka, 27 décembre 2019 Le Devoir / Société
L’écrivain
français a longtemps exposé son goût pour les jeunes garçons et les jeunes
filles, sans être inquiété.
«Tout le monde le savait. Dans ses livres,
c’était écrit. Il y racontait comment il sodomisait les enfants. Et elle,
Vanessa, le raconte aussi», lance en entretien au Devoir la chroniqueuse
québécoise Denise Bombardier.
...Les agissements de Gabriel Matzneff
auraient dû être grandement remis en question, décriés. Car tout était là.
Raconté noir sur blanc dans les livres, «les journaux», de l’écrivain. «Et
Vanessa le raconte dans son livre aussi, ajoute-t-elle. Qu’il voulait l’amener
avec lui aux Philippines où il allait – excusez-moi, je vais parler très, très
crûment – pour sucer des petits pénis de petits garçons de 7, 8, 9 ans. Parce
qu’il trouvait ça “attendrissant”. C’est à hurler, quand on lit ça.»
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La morale de Gabriel Matzneff
Mathieu
Bélisle, 3 janvier 2020 Le Devoir / Idées
Je ne saurais
exprimer le dégoût que m’inspire l’affaire Matzneff, où la liberté fait
l’économie de toute responsabilité. Mais j’aimerais revenir sur le noeud de
l’affaire, qui se trouve dans l’opposition revendiquée par certains défenseurs
de l’écrivain entre l’art et la morale.
Quand Bernard Pivot dit que la morale
l’emporte aujourd’hui sur les préoccupations esthétiques, que notre époque se
veut «moralement supérieure» à la précédente (et on entend bien l’accent de
regret dans ce constat), il semble oublier que son époque, celle où de grands
écrivains pouvaient signer une pétition en faveur de la libération de trois
pédophiles (la fameuse lettre au Monde en 1977 signée par Sartre, Beauvoir,
Glucksmann...), était elle-même animée par la morale, une morale qui ne disait
pas son nom, revendiquée comme «supérieure» à toutes les autres parce
qu’au-delà de toutes les morales : celle de la fidélité absolue à un désir
devenu sacré, quel qu’il soit, où il s’agissait de «vivre sans temps mort et
[de] jouir sans entraves».
J’insiste : cette époque, celle des années
1960-1970, ne s’était pas libérée de la morale, c’eût été trop simple. Elle
opposait plutôt une morale (nouvelle) à une autre morale (ancienne), avec ses
droits et ses devoirs, ses privilèges et ses interdits, et c’est précisément
pour cette raison que Pivot et ses invités se montraient aussi révérencieux
devant Matzneff venu parler de ses amours «décomposés», qu’ils étaient gênés
d’exprimer la moindre réserve devant cette apologie décomplexée de la
pédophilie présentée comme un sommet de la liberté. Ils étaient gênés parce
qu’ils se savaient en face d’un maître, une sorte de prêtre venu défendre la
vérité «supérieure» du désir, d’un désir auquel rien, apparemment, ne devait
s’opposer, sous peine de se voir condamné comme anathème (c’est précisément ce
qui est arrivé à Denise Bombardier).
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