Après tout ce
vacarme, j’ai un besoin viscéral de silence. Car le vain bourdonnement plane encore
autour de nous comme un essaim de guêpes noires en mode d’attaque.
L’analogie
est intéressante :
On trouve des
guêpes noires dans toutes les villes de la planète. Dans notre environnement
immédiat, elles logent le plus souvent sur un plafond, dans la cheminée, les
boîtes aux lettres et le cabanon de jardin. Les guêpes noires peuvent manier
l’aiguillon plusieurs fois de suite. (Hé oui!)
Les conséquences des piqûres varient selon le
degré d’envenimation. La plus fréquente est une réaction locale à une piqûre qui
nécessite des soins primaires. Néanmoins, une réaction allergique ou un choc
anaphylactique peut se déclencher après une seule piqûre et nécessiter des
urgences médicales, voire une hospitalisation. Une réaction toxique à des
piqûres multiples nécessite les interventions d’un médecin à cause de la
quantité de venin inoculé. Les symptômes seront plus intenses. Avec plus de 20
piqûres, une hospitalisation et une surveillance médicale permanente sont
conseillées.
Et voilà, il
est temps de fuir l’essaim de guêpes politiques à toutes jambes. On a bien vu
que les candidats ne se préoccupaient que de leur image et nullement de l’électorat.
Rappels :
«Si vous
mentez au gouvernement, c'est un crime; si le gouvernement vous ment, c'est de
la politique.»
«Parfois
quand on gagne, on perd, et parfois quand on perd, on gagne.»
«Rire est la meilleure façon de montrer les dents au destin.»
Au Québec, la fête de l’Action
de grâce est synonyme de cohue d'auto-cueilleurs aux portes des vergers. Hier, nous somme passés
par hasard à côté de deux vergers : des kilomètres de voitures à la
queue-leu-leu! mais personne ne grognait, ce n’était pas dû à une manifestation
pour l’environnement...
Par chance, nous
avons pu contourner...
Merci à mon petit
côté «écureuil», j’ai commencé à faire des réserves dès le 1er
septembre, justement pour éviter le rush d’hier. Au fil des semaines des pommes
cultivées sans insecticides, pesticides et autres “ides” – Ginger Gold, Lobo,
McIntosh, Spartan, Empire, Honeycrisp, Cortland, Goldent Russet – juteuses,
croquantes... Régal annuel. Il faut en profiter quand ça passe car en hiver,
les grandes surfaces offrent des pommes empoisonnées provenant de la Californie
ou d’ailleurs. Même les bios arrivent souvent du bout du monde. Certains vergers bios québécois en conservent pour l'hiver, sans les irradier; on doit les connaître, il n'y en n'a pas des milliers.
Poèmes de Pierre
Gamarra (1919-2009)
La pomme
Une pomme
rubiconde
Se pavanait,
proclamant
Qu’elle était
le plus beau
de tous les
fruits du monde,
Le plus
tendre, le plus charmant,
Le plus
sucré, le plus suave,
Ni la mangue,
ni l’agave,
Le melon
délicieux,
Ni l’ananas,
ni l’orange,
Aucun des
fruits que l’on mange
Sous l’un ou
l’autre des cieux,
Ni la rouge
sapotille,
La fraise, ni
la myrtille
N’avait sa
chair exquise et sa vive couleur.
On ne
pourrait jamais lui trouver une soeur.
La brise
répandait alentour son arôme
Et sa pourpre
éclatait sur le feuillage vert.
«Oui, c’est
vrai, c’est bien vrai!»
dit un tout
petit vers
Blotti dans
le creux de la pomme.
La romance de la tarte aux pommes
Fleur de
farine et pommes douces,
il va neiger,
je pense aux
arbres pleins de mousse
au vieux
berger.
Graisse
légère et sucre blanc,
des
étincelles
sautent du
feu rouge et tremblant
comme lèvres
de demoiselle.
La neige va
couvrir ce soir
les fronts
des hommes,
on entend
pleurer dans le noir
la tarte aux
pommes.
Elle se dore
au fond du four
gonflé
d'arômes.
Je pense à
l'hiver, au ciel lourd
et je pense à
la tarte aux pommes.
_____
Pour éviter les bouchons de circulation à l'Action de grâce, au lieu d'amener les enfants ceuillir des pommes, les parents devraient leur faire visiter un abattoir – poulets, dindes, etc. Je suis pas mal convaincue que la consommation de cadavres animaux diminuerait dramatiquement, et par conséquent, les émissions de GES. Double bénéfice pour l'environnement, sans parler des animaux...
«Peu importe
la façon dont vous laissez entrer l'amour dans votre vie, vous pouvez pratiquer
avec n'importe qui ou n'importe quoi. Lors d'un séminaire, j'ai découvert un
thème commun chez les participants : ils étaient tous fermés aux gens, mais
avaient d'excellentes relations avec leurs animaux de compagnie. Ils trouvaient
leurs relations avec leurs chiens, leurs chats, leurs oiseaux et leurs chevaux
plus fiables que leurs relations avec les gens. C'est tout à fait logique. Les
animaux, en particulier les chiens, nous prodiguent l’amour inconditionnel
auquel nous aspirons profondément. Une étude menée dans plusieurs foyers d’hébergement
a démontré que lorsque les patients étaient autorisés à garder de petits
animaux de compagnie, leurs besoins en médicaments diminuaient de 70 %. Ce ne
sont pas les médicaments qui nous maintiennent en vie ou le manque de médicaments
qui nous tuent. Donner et recevoir de l'amour est ce qui nous soutient.» ~ Alan
Cohen, écrivain (il disait que DOG était GOD épelé à l’envers...)
Pas de chien?
Un lama c’est tout comme. Trop mignons ces deux amis-là...
«Il savait
que tous les chiens ne pouvaient pas être beaux, éloquents ou victorieux, mais
que chaque chien pouvait aimer. Caché à l'intérieur de sa fourrure battait le
cœur le plus affectueux, loyal et fidèle de tous les chiens depuis que les
chiens existent, et ce qui émanait de ses yeux bruns était plus proche d'une
âme que ce que les théologiens veulent admettre.» ~ Lucy Maude Montgomery
«J’ai trouvé
plus de danger parmi les hommes que parmi les chiens.» ~ Nietzsche
«Tu parles à
un chien, il te regarde avec ses bons yeux. Tu t'adresses à un homme, il te
mord.» ~ René Char
La cohorte de
nemrods a dû largement augmenter cette année. L’actuel ministre des Forêts et
de la faune du Québec, Pierre Dufour, celui qui déclare «sans rire» que la
déforestation contribuera à diminuer les émissions de GES, a modifié la loi voulant
que les non résidents chassent obligatoirement l’orignal sur une zec, dans une
réserve faunique ou une pourvoirie. Désormais ils ont le droit de chasser en
territoire non structuré. L’ancienne loi avait généré une baisse des ventes de
permis de chasse de 36 %.
Quel dommage, un «sport» si noble, motivé par
les meilleures intentions du monde. En effet, les chasseurs sont les gestionnaires de l’équilibre des populations
animales.
Selon Maxime Lavoie, le biologiste
responsable du dossier «chasse» au ministère des Forêts et de la faune : «Nous nous devons de suivre les populations
afin d’équilibrer les différents milieux en termes de nombre de bêtes par
rapport à l’habitat. Cet automne, nous sommes dans une année permissive, ce
qui signifie que la chasse de la femelle
peut se faire dans la majorité des zones. Nous devrions connaître une
récolte qui va tourner autour des 27 000 individus. Les chances de récolte pour
les chasseurs augmentent considérablement lorsque la femelle adulte peut être
récoltée.»
Les nemrods se lâchent lousses...
La période de chasse sportive à l'arbalète, à
l'arc et à la carabine peut s’étaler entre le 1er septembre et le 24
décembre selon les zones et les espèces de cervidés. Cette année, il est permis
de chasser le mâle, la femelle et le veau. Pour toutes ces raisons le carnage devrait
être hors du commun en 2019. Et puis, il y a aussi la chasse au petit gibier – bécassine,
canard, oie blanche, bernache, etc.
D’ici à ce que la saison se termine, évitez
les promenades en forêt pour admirer les couleurs d’automne, si vous ne voulez
pas être victime d’une balle perdue ou carrément pris pour du gibier. Car les
chasseurs tirent sur tout ce qui bouge.
Cohn et
Linzey (Le lien, chapitre 26) citent
des conseils dispensés dans un guide destiné aux chasseurs de cervidés : «Un
coup de fusil dans les pattes arrière paralyse l'animal et permet de tirer plus
facilement un autre coup; si la balle a traversé les deux poumons, le cerf ne
pourra généralement pas parcourir plus de 70 mètres; si elle n'a atteint qu'un
poumon, le cerf peut parcourir au moins 500 mètres; touché aux intestins, le
cerf meurt le plus souvent pas moins de quinze à seize heures après avoir été
atteint.» Des tirs occasionnant une mort instantanée sont déconseillés : «Éviter
de viser la tête […]. Entre les yeux,
c'est bien sûr le moyen de toucher le cerveau et de terrasser le cerf
rapidement, mais aussi, par la mauvaise balle, de ruiner le trophée tout aussi
rapidement.» Autrement dit, soyez cruel, ce sont des objets, des biens-meubles, dépourvus de sensibilité, incapables de souffrir.
«Les Navajos traditionnalistes chassaient
uniquement pour la nourriture, pas pour le plaisir. Il se souvenait de son
oncle maternel lui expliquant quepour
rétablir l’égalité il faudrait donner des armes à feu aux animaux et leur
enseigner à retourner le tir.» (Tony Hillerman, Le chagrin entre les fils, p. 92)
Peut-être qu’un jour les animaux
bénéficieront d’un deuxième amendement qui leur permettra de tirer à vue sur
leurs agresseurs pour se défendre.
Ce faon n’est
pas une fantaisie imaginée par Walt Disney, c’est une réalité. Qu’a fait le
chasseur du faon? L’a-t-il tué? C'est souhaitable, un petit geste de compassion...
«La chasse est la pratique la plus
cruelle. Par ailleurs, c’est une expression de domination humaine évidente car
le plaisir de la chasse ne réside pas dans la course ou la mise à mort de l’animal
mais dans le fait que l’on tient la vie d’un autre être entre ses mains.» ~ Henry Stephens Salt, penseur et
militant en faveur des droits des animaux
Les gens
peuvent parler autant qu’ils le veulent de leur religion, mais si elle ne leur
apprend pas à être bons et bienveillants envers les hommes et les bêtes, c’est
une imposture.
~ Anna Sewell
Les bonnes raisons
Pierre Ferran (1930-1989)
On commence
par tuer les oiseaux
parce qu’il y
en a trop
les
couleuvres
parce que si
on les laisse faire…
les hérissons
trottant comme de petits porcs
parce que ça
serait-y pas des fois nuisible
puis on tire
sur les biches tremblantes
parce que
c’est fait pour ça
sur les ânes
sauvages qui broutent
dont le dos
frissonne sous les mouches
parce que ça
sert à quoi voulez-vous me le dire
et puis ils
puent de plus ils bouffent tout les salauds
enfin un beau
jour on s’en va
lâcher des
bombes sur les viets
parce que ce
bétail-là
croyez-moi
c’est pas
catholique.
Nous mourrons tous des mêmes mots
Source :
Cent poèmes pour l’écologie, Choisis par
René Maltête; Le cherche midi éditeur; 1991
Prêcher le végétarisme aux esquimaux de la banquise
qui n’ont d’autre choix que de tuer des animaux pour vivre est totalement insensé. Mais, dans
notre civilisation de production excessive de viande et de gaspillage, c’est
une autre histoire. Les chasseurs ne tuent pas pour se nourrir, mais pour le
plaisir...
«Il faut "limiter
la prolifération des espèces", comme disent les gens qui ne songent jamais à
limiter la leur. Jusqu’à un certain point, nous sommes tous d’accord, mais je
songe aux millions de pigeons migrateurs (passengerpigeons) qui couvraient de leur vol
le ciel des États-Unis : c’est une espèce aujourd’hui éteinte, dont il ne subsiste
qu’un misérable spécimen empaillé, dans un musée de la Nouvelle-Angleterre, le
reste s’étant changé en fricassées et en plumes de chapeaux.
Je me dis souvent que si nous n’avions pas
accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans des wagons à
bestiaux, ou s’y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de
chevaux, envoyés à l’abattoir dans des conditions absolument inhumaines,
personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n’auraient supporté les
wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d’entendre le
hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se
rongeant les pattes pour essayer d’échapper, nous ferions sans doute plus
attention à l’immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun
[...] Et sous les splendides couleurs de l’automne, quand je vois sortir de sa
voiture, à la lisière d’un bois pour s’épargner la peine de marcher, un
individu chaudement enveloppé dans un vêtement imperméable avec une «pint» de
whisky dans la poche du pantalon et une carabine à lunette pour mieux épier les
animaux dont il rapportera le soir la dépouille sanglante, attachée sur son
capot, je me dis que ce brave homme, peut-être bon mari, bon père ou bon fils,
se prépare sans le savoir aux «Mylaï» [village vietnamien dont la population
fut massacrée par un détachement américain]. En tout cas, ce n’est plus un
«homo sapiens».
Ce qui me paraît importer, c’est de posséder
le sens d’une vie enfermée dans une forme différente. C’est déjà un gain
immense de s’apercevoir que la vie n’est pas incluse seulement dans la forme en
laquelle nous sommes accoutumés à vivre, qu’on peut avoir des ailes au lieu de
bras, des yeux optiquement mieux organisés que les nôtres, au lieu de poumons
des branchies. Ensuite il y a le mystère des migrations et des communications
animales, le génie de certaines espèces [...] Et puis, il y a toujours pour moi
cet aspect bouleversant de l’animal qui ne possède rien, sauf la vie, que si
souvent nous lui prenons.»
«La viande, le sang, les entrailles, tout ce
qui a palpité et vécu lui répugnait à cette époque de son existence, car la
bête meurt à douleur comme l’homme, et il lui déplaisait de digérer des agonies. »
(L’Œuvre au noir)
~ Marguerite
Yourcenar (source de la citation Les
Cahiers antispécistes)
Élevage de faisans et de perdrix pour
la chasse sportive...
Des camps de
la mort. Lorsqu'on les sort, c'est pour leur tirer dessus à la carabine.
Cages
minuscules, entassement dans des hangars obscurs, stress et mort... de tristes
conditions d’élevage pour 19 millions de
faisans et perdrix élevés chaque année pour la chasse en France. Signez
pour la fin des élevages pour la chasse :
Depuis la fin
des années 1950, on élève en France des animaux destinés à la chasse. Faisans
et perdrix en sont les principales victimes. Rendus fous par la captivité, ils
font d'incessants allers-retours. Se jeter contre le grillage ne sert à rien,
mais c’est leur principale activité. En attendant d'être lâchés vers la mort
ici ou ailleurs. #LaChasseUnProblèmeMortel