19 août 2022

Réflexions du journaliste Michel Desautels

  Rio Tinto Fer et titane – Les minières créent des déserts lunaires toxiques. En général, elles ne restaurent pas les sites d'exploitation quand elles quittent. Glencore, la compagnie mère, dit qu'elle investira quelque 500 millions de dollars pour améliorer ses installations de manière à réduire les émanations toxiques à Rouyn-Noranda. Il semble que Québec pourrait contribuer financièrement. Voulez-vous bien me dire pourquoi Québec, c'est-à-dire nous les contribuables devrions aider financièrement une compagnie qui fait des milliards de profits par année? Il faut être culotté! Au Caquistan, on se met à genoux devant les lobbies pour mieux recevoir des coups de pied au cul.

Dans l'œil de Michel Desautels

Tout un matin, mardi 16 août 2022

Béni des dieux maudit par les hommes (Fonderie Horne et contamination)

… L'économie, l'environnement et la politique se croisent, et ce qui me frappe, c'est à quel point nous sommes durs de comprenure. C'est particulièrement dramatique pour nous les Québécois parce que nous vivons sur un coin de terre béni des dieux, mais maudit par les hommes. Le hasard a voulu que nous vivions au milieu d'un des lieux hydrographiques les plus riches du monde. Aveuglés par cette richesse-là, on continue de se comporter comme si c'était une ressource infinie, alors on contamine notre eau, on la donne à des entreprises qui la vendent au prix de l'or blanc pendant qu'ailleurs, on le sait, la planète a soif. À toutes les contaminations [comme celles de la Fonderie Horne] nous trouvons des solutions partielles et dans tous les cas sous la pression populaire, comme s'il fallait toujours se soumettre au dieu argent. [...] La Fonderie Horne a dit accueillir avec ouverture les orientations présentées par Québec, comme si le fait d'avoir pu polluer sans contrôle pendant un siècle donnait à l'entreprise un droit divin, une sorte de droit d'aînesse, une clause grand-père qui protège contre des normes plus sévères. Avec la course aux terres rares, et on est vraiment dedans, qui sont nécessaires à la technologie, on verra de nouvelles sources de contamination qu'il faudra traquer, mesurer, endiguer. Or rien n'est fait. J'aimerais terminer en citant les paroles de cette chanson de Gilles Vigneault, qu'on pourrait dire prémonitoire :

Fer et titane (1961)

Refrain :  

Fer et titane

Sous les savanes 

Du nickel, du cuivre

Et tout c’qui doit suivre

Capital et métal

Les milliards et les parts

Nous avons la jeunesse

Et les bras pour bâtir

Nous avons, le temps presse

Un travail à finir

Nous avons la promesse

Du plus brillant avenir

Refrain

Vingt bateaux d’cent mille tonnes

Qui arrivent, qui sont partis

Débarqué vingt mille hommes

Sur dix quais qu’on a bâtis

Des machines et des outils

Qui viennent de tous les pays

Cinq rivières détournées

Les barrages sont commencés

Les ch’mins d’fer de trois cents milles

De Knob Lake jusqu’aux Sept-Îles

Corroyeurs et hauts-fourneaux

Dynamite et dynamos

Faut creuser, couper, casser

Faut miner, tracer, passer

Refrain

Pas l’temps d’sauver les sapins

Les tracteurs vont passer demain

Des animaux vont périr

On n’a plus l’temps d’s’attendrir

L’avion, le train, l’auto

Les collèges, les hôpitaux

Et de nouvelles maisons

Le progrès seul a raison

À la place d’un village

Une ville et sa banlieue

Dix religions, vingt langages

Les p’tits vieux silencieux

Pis r’garde-moi bien dans les yeux

Tout ce monde à rendre heureux

Refrain

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Dans l'œil de Michel Desautels

Tout un matin, lundi 15 août 2022

Une pensée pour Salman Rushdie

[...] Partout dans le monde il y a des bouleversements climatiques et politiques. On voit bien, là où nous mènent notre incurie et nos petites lâchetés. On dit souvent qu'on a les élus qu'on mérite. Et c'est vrai qu'on serait souvent tentés de les blâmer pour tout, ces incompétents qui nous dirigent, ces corrompus à qui nous confions nos biens collectifs, ces arrogants grisés par le pouvoir et qui oublient les gens d'en bas. Mais dans le fond, c'est nous qui les élisons. On va le faire encore bientôt. Et en étant un si petit nombre on ne fait qu'accroître la défiance qui mine nos démocraties. [...] Prendre la parole, défendre la liberté d'expression, débusquer la censure, c'est ça qui devrait préoccuper les citoyens que nous sommes.

3 août 2022

Fonderie Horne : la «poubelle du monde»

Pour donner suite à l'article :

https://situationplanetaire.blogspot.com/2022/07/derriere-glencore-dauthentiques-escrocs.html

 
 
Un porte-parole de la multinationale Glencore a déclaré qu'elle s'efforcerait de réduire ses émissions d'arsenic mais qu'elle n'avait pas l'intention de modifier ses pratiques. (?!)  
 

Benoit Charette, ministre de l'Environnement des Énergies fossiles. Qu'attendait le gouvernement caquiste pour réguler et exiger une réduction des activités délétères de la Fonderie Horne?

La santé et l’environnement doivent passer avant les mines, selon un sondage Léger

     La majorité des Québécois estime que les compagnies minières et les gouvernements devraient en faire plus pour protéger l’environnement et la santé des populations, selon un sondage Léger commandé par la Coalition Québec meilleure mine obtenu par Le Devoir.

     Richard Desjardins estime de son côté qu’il est temps de mettre fin à cette primauté de l’exploitation minière [qu'il dénonce depuis 40 ans]. «Les priorités doivent être changées. L’environnement doit venir en premier», a-t-il déclaré. Les Québécois sont sur la même longueur d’onde : 79 % des répondants au sondage Léger ont affirmé être fortement d’accord ou plutôt d’accord pour «prioriser la santé et l’environnement, même si cela signifie que certains projets miniers devront cesser leurs opérations».

https://www.ledevoir.com/environnement/740589/environnement-la-sante-et-l-environnement-doivent-passer-avant-les-mines-selon-un-sondage-leger

Des déchets dangereux du monde entier brûlés à la Fonderie Horne

Parfois très contaminés à l'arsenic ou au plomb, les déchets viennent des États-Unis, d'Europe, voire d'Asie.

     Des documents confidentiels obtenus par Radio-Canada révèlent que la Fonderie Horne a reçu, depuis cinq ans, plus de 340 000 tonnes de déchets industriels dangereux, venus d’aussi loin que la Russie, Singapour et le Brésil. Le modèle d’affaires de l’entreprise ne repose pas seulement sur le concentré de cuivre et le recyclage de vieux appareils électroniques.

     En 2020, près de 3000 autres tonnes du même type de déchets sont aussi arrivées en provenance de Moscou. Selon nos informations, ces boues et résidus contenaient 14 % de plomb.

     La multinationale suisse Glencore, propriétaire de la fonderie, affirme que toutes ses importations de Russie ont cessé depuis plusieurs mois. Mais bien d’autres pays alimentent l’usine de Rouyn-Noranda.

     On voit que sur les cinq années de 2017 à  2020, la fonderie a reçu 155 000 tonnes de matières dangereuses des États-Unis, 81 000 du Canada et 100 000 du reste du monde.

     Nos révélations «jettent à terre» la porte-parole du comité citoyen Arrêt des rejets et émissions toxiques de Rouyn-Noranda (ARET), Nicole Desgagnés. «C’est au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer, dit-elle. Jamais on n'a pu penser qu’on servait de poubelle au monde, c’est incroyable.»

Une pratique autorisée par Québec

Le gouvernement du Québec a accordé une autorisation à la Fonderie Horne «pour l'utilisation de déchets contenant des métaux, y compris des déchets dangereux, dans le procédé́ de smeltage».

     L'attestation d'assainissement signée par le ministère de l'Environnement indique que «les déchets utilisés comme matière première dans le procédé doivent l'être pour leur teneur en cuivre et/ou en métaux précieux». Glencore assure respecter cette clause.

     De 100 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) dans l'air, autorisés actuellement, la Fonderie pourrait devoir respecter une limite beaucoup plus basse d’ici cinq ans.

En février, Glencore disait pouvoir atteindre, au mieux, 20 ng/m3, mais la pression populaire et politique a poussé l’entreprise à annoncer un investissement supplémentaire pour moderniser ses installations et à réduire encore plus sa pollution, afin de s’approcher autant que possible de la norme québécoise de 3 ng/m3.

Thomas Gerbet / Thomas Deshaies

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1901563/fonderie-horne-dechets-dangereux-arsenic-environnement-cuivre-recyclage