Il ne passe pas des heures à chercher des recettes de bonheur
sur internet.
La tyrannie du déménagement
Le 1er juillet au Québec est jour de déménagement. Je
souhaite bon courage aux infortunés qui doivent vivre cette épreuve. Un phénomène
qu’on ne voit nulle ailleurs dans le monde, même pas au Canada. On pourrait s’en
passer... À mon avis c’est la pénurie de logements ou d’appartements à prix
raisonnable qui cause de sérieux problèmes, aux Montréalais par exemple.
Pourquoi? Parce que la spéculation dans le domaine fonctionne à plein régime,
et les propriétaires profitent de la surenchère.
Pourquoi les Québécois déménagent-ils
le 1er juillet ?
Retour sur une tradition dont les origines remontent à plus d’un siècle!
Plus de 200 000 Québécois déménageront le 1er juillet, pendant que le reste du pays célébrera la fête du Canada. Pourquoi sont-ils si nombreux à entrer dans la valse des boîtes? D’où vient cette étrange habitude, qui fait sourciller le reste du monde? Quelles en sont les répercussions sur l’industrie du déménagement?
Vidéo produite par L’actualité
Nos vies remplies sont parfois vides comme un désert
La tyrannie des vacances
«Les Occidentaux travaillent beaucoup toute l’année, dans un bureau ou
ailleurs, et disposent d’un ou deux mois de vacances. C’est pour eux l’occasion
d’aller à l’étranger, de se rendre au bord de la mer, à la montagne ou à la
campagne, dans l’idée d’y trouver le bonheur et le repos. Malheureusement,
l’esprit, quant à lui, ne part guère en vacances, les souffrances et les
difficultés intérieures font partie du voyage. En fait ce ne sont que des
demi-vacances.
Les habitants des villes aiment partir en week-end. Ils pensent que cela va les reposer du travail de la semaine. Le vendredi soir, ils sont très contents à la pensée que le lendemain ils vont aller à la campagne ou au bord de la mer. Mais, le samedi matin, les difficultés commencent : il faut préparer les affaires, chercher ce qu’on ne trouve pas quand on en a besoin, se dépêcher. Puis on prend la route et l’on se retrouve dans les embouteillages et les ennuis de circulation; il faut être attentif, se méfier de la police, etc. Une fois arrivé à destination, il faut encore se préoccuper de ce qu’on va manger et du lieu où l’on va dormir. Le dimanche soir, on reprend la route, on retrouve les bouchons, on s’énerve… et l’on termine le week-end épuisé.» ~ Bokar
Les habitants des villes aiment partir en week-end. Ils pensent que cela va les reposer du travail de la semaine. Le vendredi soir, ils sont très contents à la pensée que le lendemain ils vont aller à la campagne ou au bord de la mer. Mais, le samedi matin, les difficultés commencent : il faut préparer les affaires, chercher ce qu’on ne trouve pas quand on en a besoin, se dépêcher. Puis on prend la route et l’on se retrouve dans les embouteillages et les ennuis de circulation; il faut être attentif, se méfier de la police, etc. Une fois arrivé à destination, il faut encore se préoccuper de ce qu’on va manger et du lieu où l’on va dormir. Le dimanche soir, on reprend la route, on retrouve les bouchons, on s’énerve… et l’on termine le week-end épuisé.» ~ Bokar
En contrepartie, Bokar nous propose des «vacances mentales» – les seules
vraies selon lui, et gratuites. Il s’agit de se réserver des plages de
tranquillité dans un lieu relativement à l’écart des activités mondaines, des
distractions et des sollicitations extérieures permanentes qui entrainent un
flux de pensées qui pollue le mental. Il suffit de s’asseoir, de fermer les
yeux, de respirer et de laisser les vagues mentales mourir sur la plage – il pourrait y avoir du plastique en masse... Dix
ou vingt minutes par jour peuvent faire une différence. C’est gratuit!
La tyrannie du bonheur
Selon René Barjavel (1911-1985)
Si je mets dix hommes sur une île déserte, la loi d'attraction va les
rassembler en deux groupes, et la loi d'opposition leur inspirer des idées
absolument contraires sur la façon d'organiser l'île. Si un groupe pense
«nord», l'autre groupe, par réflexe immédiat, pensera «sud». Et ils
commenceront à ramasser des cailloux pour se convaincre réciproquement en se
les envoyant sur la figure. Si un des deux groupes se montre plus fort et
absorbe l'autre, une force d'opposition va naître en lui, grandir et le couper
de nouveau en deux ou en plusieurs morceaux. C'est la loi!
Ce n'est pas cela qui fait le malheur des hommes. Ils pourraient entre
l'attraction et l'opposition, trouver un équilibre et vivre en paix, comme le
soleil et les planètes. Ce qui les rend malheureux, c'est le bonheur. L'idée
qu'ils s'en font, et de besoin de l'attraper. Ils s'imaginent qu'ils sont
malheureux aujourd'hui, mais qu'ils pourront être heureux demain, s'ils
adoptent certaine forme d'organisation. Chaque groupe a une idée d'organisation
différente. Non seulement il se l'impose à lui-même, à grande souffrance, mais
il cherche à l'imposer à l'autre groupe, qui n'en veut absolument pas, et qui
essaie au contraire de lui faire avaler de force sa propre cuisine.
Et chaque individu croit qu'il sera heureux demain, s'il est plus riche,
plus considéré, plus aimé, s'il change de partenaire sexuel, de voiture, de
cravate ou de soutien-gorge. Chacun, chacune attend de l'avenir des conditions
meilleures, qui lui permettront, enfin, d'atteindre le bonheur. Cette
conviction, cette attente, ou le combat que l'homme mène pour un bonheur futur,
l'empêchent d'être heureux aujourd'hui. Le bonheur de demain n'existe pas. Le
bonheur, c'est tout de suite ou jamais. Ce n'est pas organiser, enrichir,
dorer, capitonner la vie, mais savoir la goûter à tout instant. C'est la joie
de vivre, quelles que soient l'organisation et les circonstances. C'est la joie
de boire l'univers par tous ses sens, de goûter, sentir, entendre, le soleil et
la pluie, le vent et le sang, l'air dans les poumons, le sein dans la main,
l'outil dans le poing, dans l'oeil le ciel et la marguerite.
Si tu ne sais pas que tu es
vivant, tout cela tourne autour de toi sans que tu y goûtes, la vie te traverse
sans que tu ne retiennes rien des joies ininterrompues qu'elle t'offre.
Le pire des crimes, c'est de
torturer ou massacrer les êtres humains pour faire leur salut ou leur bonheur
selon sa propre idée.
Source : Si j'étais Dieu...;
Éditions Garnier