Dans son rapport intitulé Le virus des inégalités, Oxfam soutient que la pandémie du coronavirus a eu pour conséquence d’augmenter les inégalités dans la presque totalité des pays, une première depuis que ces données sont compilées. (...) Les ventes de jets privés dans le monde ont connu une forte hausse (15 %) alors que plusieurs contraintes étaient imposées aux vols commerciaux. (La Presse / 25 janvier 2021)
Photo : Intiocon / AFP. Encore une fois ce sont les femmes et les enfants qui écopent le plus durement.
Les inégalités, l’angle mort de la pandémie?
Mathieu Gobeil / ICI Radio-Canada Info / 20.02.2021
Les impacts de la COVID-19, de la crise économique et des restrictions sanitaires sont loin d’être les mêmes pour tous.
Alors que le confinement se prolonge et qu’on envisage l’après-crise, les pouvoirs publics ont le devoir de soutenir adéquatement les plus vulnérables pour empêcher que les disparités s’accroissent, rappellent des experts.
La hausse marquée de l’itinérance ces derniers mois et la controverse entourant l’application du couvre-feu au Québec ont dévoilé au grand jour les difficultés à mettre en oeuvre des mesures sanitaires draconiennes qui visent tout le monde.
Mais il reste que de larges segments de la population sont frappés par des situations structurellement difficiles qui passent souvent sous le radar dans le contexte actuel de la pandémie. (...)
Tous dans la même tempête, mais pas dans le même bateau
«Le problème est que la situation d’urgence qui s’est installée au printemps 2020 est en train de devenir chronique, ce qui commande désormais une approche plus adaptée et réfléchie dans cette crise à plusieurs facettes. Les groupes qui subissent les contrecoups économiques sont souvent les mêmes pour qui les mesures sanitaires sont un plus grand fardeau. Dans les situations d'urgence, des protocoles se mettent en place. Ceux-ci sont faits pour le gros de la population. Mais c'est évident qu'il y a des gens qui sont à la marge et qui ne font pas partie du "mur à mur"», indique Louise Potvin, directrice scientifique du Centre de recherche en santé publique et professeure à l’Université de Montréal
«[Ceux qui écopent le plus avec les mesures sanitaires] sont ceux en emploi précaire, ceux qui n'ont pas le choix de se déplacer en transports en commun, ceux qui vivent dans des endroits densément peuplés, etc. Et ça s'empile. De dire "je me lave les mains, je m'isole", c'est une chose. Mais quand tu vis à sept dans un quatre et demi, c'est difficile. Il y a un paquet de barrières à l'implantation de ces mesures-là pour des gens qui ne sont pas dans des bureaux, isolés, qui n’ont pas une voiture et une maison unifamiliale.»
«Ces mesures-là sont faites pour des gens de classe moyenne, dont sont issus ceux et celles qui les pensent», estime-t-elle, ajoutant que le gouvernement joue beaucoup sur la culpabilité dans ses messages publics. Toutes les campagnes du gouvernement à l'heure actuelle visent à responsabiliser les individus. Il n'y en a pas une, à mon avis, qui vise à soutenir les efforts des personnes pour qui les mesures sont plus difficiles à opérer.»
[La chercheuse] trouve également qu’on devrait accroître l’aide sur le plan sanitaire, et ce, peu importe le milieu de vie ou de travail des personnes. Elle cite en exemple le fait qu’on fournisse, dans plusieurs entreprises et institutions, des masques chirurgicaux pour protéger travailleurs et utilisateurs.
«L’Université de Montréal, où je travaille, exige le port de masques chirurgicaux. On distribue des masques à l’entrée, payés par les fonds publics», relate-t-elle. «Mais c’est sûr qu’avec mon salaire, je peux m’en payer, des masques. Est-ce qu’on en distribue dans les HLM, où on a beaucoup plus de chances de se transmettre le virus dans les aires communes et les espaces restreints? [...] Ils en ont pas mal plus besoin.»
Des regroupements réclament aussi depuis des mois de subventionner le désinfectant et les masques pour les personnes vivant de l’aide sociale ou disposant de faibles revenus, car il s’agit pour elles de dépenses supplémentaires considérables.
La pandémie enrichit les milliardaires
La crise entraîne des sacrifices très inégaux
24 avril 2020
Alors que des millions d’Américains font la file au bureau de chômage, la fortune des milliardaires de ce pays bondit grâce à la croissance de certains secteurs pendant la pandémie, explique le Financial Post.
De fait, la richesse combinée des milliardaires américains, incluant le fondateur d’Amazon Jeff Bezos et le patron de Tesla Elon Musk, a augmenté de près de 10 % depuis le début de la pandémie de COVID-19, selon un rapport de l’Institute for Policy Studies (IPS).
https://www.conseiller.ca/nouvelles/economie/la-pandemie-enrichit-les-milliardaires/