25 juillet 2016

Si nous étions honnêtes...

Si nous étions honnêtes, nous n’aurions pas besoin de politiciens malhonnêtes.

Le système électoral américain, prétendument démocratique, est assez biaisé merci. Car, tant chez les républicains que chez les démocrates, si un candidat peu connu n’est pas financé par l’establishment (le 0,01% et le 0,1%, dont font partie Clinton et Trump), ainsi que par de grandes entreprises financières et industrielles, etc., il a peu de chances d’être élu.

Ce système bloque toute initiative tendant vers une société plus «équitable». Restons dans nos ornières, assis sur nos fortunes au Panama, c’est plus sécuritaire.

Qu’un candidat soit croyant, agnostique ou athée ne pèse guère dans la balance (ou si peu) contrairement à ce que prétendent certains démocrates qui, selon les dernières révélations de Wikileaks, auraient mis Bernie Sanders au ban par crainte de perdre leur électorat «confessionnel». Aille-oille. En réalité, l’argent est l’unique «dieu» des groupes au pouvoir, qu’ils aient des obédiences religieuses ou non.

Malheur donc au candidat potentiel qui n’est pas fortuné et ne mange pas dans la main des multimilliardaires. Révélateur : l’hyper conservateur républicain David Koch consacre une partie de sa fortune au financement du Tea Party. Je me demande s’il remercie «la main invisible» pour sa bonne fortune à tous les dimanches. 

La vérité est que l’establishment  n’aime pas le côté socialiste (non pas communiste, certains sont incapables de les différencier!) de Sanders. En fait, son programme tient réellement compte des pauvres, des gens de couleur, des ethnies, des changements climatiques, et ainsi de suite, c’est-à-dire de tous les énormes défis auxquels nous faisons face actuellement (et ce n’est pas juste aux États-Unis que ça se passe).

En outre, ces mêmes démocrates soupçonnent les Russes d’avoir volé/transmis les courriels incriminants pour favoriser Trump. C’est possible, mais attendons des preuves. Quoiqu’il en soit, on se croirait à l’époque de la «Peur rouge» maccarthiste des années 50/60.

Bernie Sanders insistait ce soir pour que ses supporteurs acceptent Hillary Clinton. Un moindre mal que Donald Trump, bien entendu.

Le multimilliardaire Trump, qui dit financer sa campagne de sa poche, a récemment admis avoir reçu des dons de la RNA...
“Trump is an intemperate, mean-spirited, lying bully. If a man like that asked you for permission to marry your daughter, what would your answer be? If it’s no, I think it’s obvious we shouldn’t give him the most powerful office on the face of the Earth.”
~ Richard Dreyfuss (via The Guardian)


Illustration : Steve Cutts “Anyone for seconds?” https://stevecutts.wordpress.com/

Je suis en train de relire des pans de l’histoire, et plus j’avance, plus je me dis que je ne donnerais pas cher pour tous les Louis XVI et Marie-Antoinette de ce monde. L’histoire se répétera tant que l’humanité n’aura pas appris à faire mieux. Néanmoins, advenant notre extinction globale due au saccage de la planète, l’évolution ne se poursuivrait que dans quelques millénaires, le temps qu’elle se refasse une beauté et qu’une autre bande d’analphabètes cosmiques s’y implantent. C’est ça l’évolution, et c’est long et pénible en diable!


Illustration : Steve Cutts “The Trap” https://stevecutts.wordpress.com/

Bref, pour en savoir plus sur le système électoral américain (délibérément complexifié pour mieux embrouiller tout le monde) :

Financement politique aux États-Unis, le nouveau Wild West

Quand liberté d’expression rime avec millions
Des sugar daddies politiques, des milliardaires qui financent eux-mêmes leur campagne électorale, des publicités payées par de riches donateurs à l'identité secrète, des campagnes aux coûts exponentiels : bienvenue dans le monde du financement électoral américain.

Un texte de Sophie-Hélène Lebeuf, 13/02/2016
http://ici.radio-canada.ca/sujet/elections-presidentielles-americaines-2016/2016/02/09/002-campagne-presidentielle-etats-unis-congres-argent-dons.shtml

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Éléments à considérer :

Financement de la campagne : L'argent joue un rôle crucial lors de l’élection présidentielle américaine. Les candidats doivent déployer de très importants moyens pour récolter des fonds. Ils organisent ainsi des diners privés auprès d'hommes d'affaires fortunés ou de célébrités pour récolter de l'argent[. ]Les donateurs attendent en échange, un retour de faveur[][][]
     En 2010, la Cour suprême des États-Unis lève dans l'arrêt Citizens United l’interdiction faite aux entreprises privées et aux associations de financer de façon illimitée des publicités et des actions en faveur ou en défaveur d’un candidat via des comités d'actions politiques (super-PAC)[]
     Plusieurs fausses sociétés écrans sont ainsi créées et financent de façon quasi-anonyme les groupes politiques[][]
     En 2014, la Cour suprême déplafonne en partie les dons individuels, la limite pour les dons individuels passe désormais à 3,5 millions de dollars tous les deux ans[]. (Wikipédia)


Illustration de Victor Juhasz. Les frères Charles et David Koch : morts de rire!

Quelques définitions utiles extraites de
L’ABC de la politique américaine
De la même journaliste Sophie-Hélène Lebeuf (ICI Radio-Canada Info, 2009)

Argent : plus encore que dans les autres démocraties, l'argent est aux États-Unis le nerf de la guerre... électorale. (Voyez le lien ci-haut Financement politique aux États-Unis...) 

Suffrage universel indirect : ce système en vigueur aux États-Unis permet à tous les citoyens américains en âge de voter d'exercer leur droit de vote lors de l'élection présidentielle. Ceux-ci ne choisissent pas directement le président, mais désignent plutôt des intermédiaires (les grands électeurs) qui éliront le président et le vice-président.

Élection présidentielle : le scrutin pour choisir le président se déroule tous les quatre ans, à date fixe, soit le premier mardi suivant le premier lundi du mois de novembre. Le président est indirectement élu par le peuple : c'est en effet le Collège électoral, élu par la population lors de la présidentielle, qui désigne le chef de l'État.

Convention nationale : réunion des délégués des États de chacun des deux grands partis qui se tient chaque été précédant la présidentielle. La rencontre a pour but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti.

Bipartisme : deux grands partis se partagent la scène politique, le Parti républicain (plus conservateur) et le Parti démocrate (plus libéral). D'autres formations, par exemple le Parti vert ou le Parti réformiste, se présentent lors des élections, mais le système électoral fait en sorte qu'elles ne réussissent pas à faire élire un candidat.

Démocrate (parti) : une des deux principales formations politiques, le Parti démocrate est plus libéral que son rival. Parmi les présidents issus du camp démocrate, dans l'histoire récente : Franklin D. Roosevelt, John F. Kennedy, Jimmy Carter, Bill Clinton. Le parti est représenté par un âne.

Républicain (parti) : une des deux principales formations politiques, le Parti républicain est plus conservateur que son rival. Parmi les présidents issus du camp républicain, dans l'histoire récente : Dwight Eisenhower, Richard Nixon, Ronald Reagan, George Bush père, George W. Bush. Le parti, surnommé le Grand Old Party ou GOP, est représenté par un éléphant.

Caucus / Primaire : il s'agit d'un des deux modes de sélection à la disposition des deux principales formations politiques (Parti républicain et Parti démocrate) pour choisir le candidat qui les représentera lors de l'élection présidentielle. Les règles de sélection des candidats à la présidence varient d'un État à l'autre. Pour les États qui ont choisi de tenir un caucus (aussi appelé comité de parti), ce sont les membres du parti qui décident quel candidat les délégués appuieront lors de la convention de leur parti. En somme, le résultat est aux mains de l'establishment du parti. Dans les États qui tiennent des primaires, ce sont directement les électeurs qui votent.

Délégué : désigné à l'issue d'une primaire ou d'un caucus, il participe à la convention nationale d'un parti, dans le but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti.

Superdélégué : chez les démocrates, délégué, qui, à l'instar des délégués dits «ordinaires», participe à la convention nationale d'un parti, dans le but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti. Contrairement au délégué «ordinaire», il n'est pas désigné à l'issue d'une primaire ou d'un caucus, mais il le devient plutôt automatiquement grâce à son statut au sein du parti (gouverneur d'État, ancien président ou vice-président ou membre du comité national par exemple). Il n'est pas tenu de dire pour qui il votera. Chez les républicains, on ne parle pas de superdélégués comme tel mais plutôt de délégués qui n'ont pas à indiquer l'identité de leur favori (unpledged). Le principe est toutefois le même.

Grands électeurs : dans chaque État, les électeurs ne votent pas directement pour le candidat qu'ils veulent voir président. Ils votent plutôt pour des grands électeurs, qui forment le Collège électoral, à qui il incombera de désigner le président. On compte 538 grands électeurs. Cependant, dans la vaste majorité des États, ce sont les noms des candidats à la présidence et à la vice-présidence qui apparaissent sur le bulletin de vote, et non ceux des grands électeurs. Pour chaque État, le nombre de grands électeurs correspond au nombre d'élus dont il dispose au Congrès (soit deux sénateurs plus le nombre de ses représentants à la Chambre). Il faut ajouter à ce nombre les trois électeurs du district de Columbia.

Groupe de pression : groupe de personnes qui font pression sur les décideurs politiques afin de faire valoir leurs intérêts communs, qu'ils soient économiques ou sociaux. Parmi les lobbies les plus puissants, on retrouve la National Rifle Association of America (NRA), l'American Israel Public Affairs Committee, l'American Association of Retired Persons (AARP), la National Federation of Independant Business et l'American Federation of Labor-Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO). Les analystes politiques soulignent qu'on ne peut pas expliquer la politique américaine sans parler de l'influence déterminante des différents lobbies et groupes de pression.

Convention nationale: réunion des délégués des États de chacun des deux grands partis qui se tient chaque été précédant la présidentielle. La rencontre a pour but de choisir les candidats à la présidence et à la vice-présidence et d'adopter le programme du parti.

Président: chef de l'exécutif, le président entre en fonction à date fixe, soit le 20 janvier suivant son élection. Il ne peut se présenter pour plus de deux mandats, et la durée d'un mandat est de quatre ans. Il est aidé dans sa tâche par le Cabinet, formé d'une dizaine de ministres non élus, et par les agences gouvernementales. Le président américain jouit d'un pouvoir énorme. Il propose des lois au Congrès et peut opposer son veto à toute loi votée par le Congrès. Il nomme ses ministres, les juges fédéraux (dont ceux de la Cour suprême), tout comme les hauts responsables des agences gouvernementales, et signe les traités internationaux. Il ne peut être renversé lors d'un vote du Congrès, mais peut néanmoins être destitué dans de rares occasions.

Vice-président: avec le président, qu'il seconde dans ses fonctions, il est le seul membre du Cabinet élu par la population, pour un mandat de quatre ans. C'est lui qui succède au président advenant son décès, sa démission ou sa destitution. Il assure la présidence du Sénat, rôle presque entièrement honorifique: il reste à l'écart des discussions, mais vote en cas d'égalité des voix.

Représentant: élu qui représente un des districts d'un État au niveau fédéral. Son mandat, renouvelable, dure deux ans. Le nombre des représentants d'un État varie selon sa population. Chambre des représentants: une des deux chambres du Congrès qui assurent le pouvoir législatif. Aussi appelée Chambre basse, elle compte 435 élus issus de tous les États du pays, à qui revient notamment la responsabilité de voter le budget. La Chambre des représentants est présidée par le speaker (président de la Chambre), élu par l'ensemble des représentants.

Gouverneur: élu au niveau de son État. Ce poste est l'équivalent de celui de premier ministre provincial de notre système politique.

Sénateur: élu qui représente son État sur la scène fédérale. Son mandat, renouvelable, est de six ans. Chaque État compte deux sénateurs, pour un total de 100.

Constitution : adoptée dès 1787 et appliquée en 1789. Ce document constitue le fondement politique et juridique des États-Unis. La Constitution établit la séparation des pouvoirs entre le gouvernement fédéral et ceux des États. Elle désigne également les principales institutions politiques et juridiques du pays et explique leur fonctionnement.

Congrès : organe du pouvoir législatif, il est formé d'élus de chacun des États. Il se compose de la Chambre des représentants et du Sénat. Il détermine entre autres les lois et les taxes fédérales, les déclarations de guerre et la mise en application des traités. Chacune des deux formations politiques (Parti républicain et Parti démocrate) est présidée par un leader. Les membres du Congrès ne sont toutefois soumis à aucune discipline de parti. Au Congrès, l'importance des commissions et sous-commissions est très grande.

Départements: les departments sont les ministères du gouvernement américain. Il y en a une dizaine, qui relèvent des secretaries, ou secrétaires, dans les domaines suivants: Agriculture, Anciens Combattants, Commerce, Défense, Éducation, Énergie, État (Affaires étrangères), Intérieur, Justice, Logement et Développement urbain, Santé et Services sociaux, Ressources humaines, Sécurité intérieure, Travail, Transport, Trésor.

Commission : au Congrès, comité qui se spécialise dans un champ d'intérêt particulier, par exemple le budget, les réformes gouvernementales, les forces armées, les relations internationales, l'agriculture, etc. Chacune des deux chambres du Congrès compte une vingtaine de commissions permanentes et davantage encore de sous-commissions. Ce sont les commissions et les sous-commissions qui jouent le rôle le plus important lorsqu'il s'agit d'élaborer des projets de loi. Les membres des commissions cherchent à siéger aux comités qui exercent une expertise reliée aux intérêts de leurs électeurs. L'influence des groupes de pression sur les membres des commissions est substantielle. Il existe également des commissions ad hoc, chargées de se pencher sur une question spécifique, comme la commission d'enquête sur les renseignements fournis dans le dossier des armes de destruction massive en Irak.

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