3 mars 2015

Journée mondiale de la vie sauvage

 
Les Navajos traditionnalistes chassaient uniquement pour la nourriture, pas pour le plaisir. Il se souvenait de son oncle maternel lui expliquant que pour rétablir l’égalité il faudrait donner des armes à feu aux animaux et leur enseigner à retourner le tir. 
~ Joe Leaphorn (Tony Hillerman, Le chagrin entre les fils, p. 92)

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Plus nous consommons, plus nous négligeons cette planète vivante 
George Monbiot (The Guardian, 9 mai 2014)

Extraits

[...]  Maintenir l'intérêt sur cette grande crise à combustion lente est un défi que personne ne semble avoir maîtrisé. Ce n'est que lorsque la crise provoque des catastrophes (ou en aggrave une) – comme les inondations – qu’une étincelle d'anxiété s’allume et s’éteint aussitôt. 

       Pourquoi est-il si difficile de persuader les gens qu’il faut prendre soin de notre magnifique planète, le monde qui nous a fait naître et dont nous sommes entièrement dépendants? Et pourquoi rencontrez-vous un barrage d'hostilité et de déni à chaque fois que vous tentez le coup (et pas seulement de la part des menteurs professionnels à la solde des charbonneries, pétrolières et entreprises forestières qui sèment la confusion et alimentent la haine)? [...] 
       Notre refus d'arrêter de pomper autant de dioxyde de carbone dans l'atmosphère est de l'égoïsme à l'état pur. [...]  Il semble que plus nous sommes riches, plus nous consommons, et plus nous avons tendance à devenir égocentriques et insouciants vis-à-vis des autres. Même si l’on met de côté les impacts physiques directs de la hausse de la consommation, il est difficile de comprendre comment quiconque peut croire que la croissance économique est une formule destinée à protéger la planète. 
       Donc, nous voyons ici un genre de cercle vicieux. Plus nous causons de dommages, moins nous en sommes préoccupés. Et plus l'hyperconsommation détruit nos relations, les collectivités et le tissu biologique de la terre, plus nous essayons de combler le vide de notre vie en achetant encore plus de choses. 
       [...]  Comment briser le cercle et réveiller les gens de ce monde de rêve est la question que tous ceux qui aiment cette planète vivante devraient aborder. Il n'y aura pas de solutions faciles.

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Paysage du Vermont : EgypiSons.com

J’acquiesçais à chaque phrase de l’article de Josée Blanchette à propos du Vermont, pour avoir ressenti la même chose quand j'y suis allée.
       C’est le seul État américain où je déménagerais volontiers demain matin. Pour des raisons évidentes : sa beauté, sa tranquillité, son urbanisation intelligente et sa politique fortement orientée vers la protection de l'environnement et des services sociaux. Autre avantage : s’il s’agit d’un État législativement laïc, je n’aurais plus à supporter nos ratiocinations cul-de-sac au sujet du laïcisme.
       La cerise sur le sundae : le Vermont est devenu le premier État américain à garantir le droit de mourir en recourant à une législation plutôt qu’en misant sur un référendum ou en se pliant à une décision judiciaire. La loi en question, entrée en vigueur en mai 2013, a été calquée sur celle de l’Oregon et prévoit les mêmes balises.

Mon royaume pour le Vermont
Josée Blanchette (Journal Le Devoir)

Article complet (à lire!) : http://www.ledevoir.com/chroniqueur/josee-blanchette

Quelques notes de lecture 

[...]
Je ne me lasse pas d’admirer la dentelle des maisons victoriennes et des fermettes aux gréements bien rangés, campées dans des paysages picturaux qui vous rappellent constamment qu’ici, l’homme a dû se soumettre aux lois de la nature ou de Dieu, et non l’inverse.

Que ce soit pour l’abolition des panneaux publicitaires routiers (en 1968) ou l’obligation de déclarer les OGM sur les étiquettes des aliments (cet été), le Vermont a toujours eu une longueur d’avance progressiste dans ses lois. Sans compter sa façon de gérer ce territoire hostile où l’on retrouve davantage d’ours noirs, de végétariens et de Subaru du siècle dernier que d’habitants du cru.
[...]
Les aficionados du plein air et des pneus à crampons se sont installés dans cette nature inhospitalière pour y faire germer une communauté portée par les mêmes intérêts de qualité de vie et d’impacts réduits sur l’environnement. Les panneaux solaires poussent dans les champs où des tracteurs Ford vintage font entendre leurs ronflements poussifs. Les enfants apprennent à cultiver des laitues à l’école. Les B B ont des prises de courant pour recharger les autos électriques. Dans les cafés, on peut lire : «We don’t have WiFi. Talk to each other.» La richesse ressemble à l’idée qu’on s’en fait.

Sur la portière arrière de ma vieille Honda, j’ai apposé ce collant qui résume bien le zeitgeist : «Keep Vermont Weird.»

J’aimerais pouvoir en dire autant du Québec.
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Le Vermont se distingue par des détails comme l’absence d’arches de McDo dans sa capitale (Montpelier) ou par l’abondance de mariages célébrés l’été, car c’est le premier État à avoir légalisé les mariages homosexuels en 2009.
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Dominique me mentionne un kiosque à légumes de Starksboro, sans caissier, où il n’y a qu’une liste de prix, une balance et une boîte de métal dans laquelle on dépose les billets verts. «Cash only.» «Il y a une certaine impression de revenir à un temps bien avant la mondialisation et la course aux profits.»
[...]
«Ce n’est pas un État riche, mais un État fier. Les gens du Vermont parlent sans gêne de leur unicité, de leur authenticité, de leur mode de vie. En ce sens, ils sont très riches.» (Gérald, ami de l’auteur)

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Photo : Bob Grant
Je me souviens aussi de formidables randonnées dans les sentiers de boulots des White Mountains (New Hampshire); c’est également un superbe État!

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