19 décembre 2014

Le droit de choisir

La véritable indépendance consiste à dépendre de qui on veut.
~ San-Antonio (Les pensées de San-Antonio)

J’ai publié plusieurs messages au sujet des engagements «festifs» parce que je rencontre des gens qui se sentent plus coincés et frustrés que joyeux. Je leur demande «pourquoi y vas-tu, si t’as pas envie?» La réponse est toujours la même : «j’ai pas le choix.»

Par ailleurs, la crainte de manquer un party, un événement, etc., peut aussi faire en sorte qu’on accepte n’importe quelle invitation, même en sachant que ce sera désagréable. Cette peur-là est habituellement couplée à la peur d’être seul.

Célébrer n’est pas un job ou une obligation, et percevoir les fêtes ainsi est totalement antinomique. J’aime fêter, mais pas avec un mélimélo de gens qui ne matchent pas (1). Le but étant que ce soit agréable et joyeux, je célèbre avec des personnes enjouées, spontanées, qui ont le sens de l’humour et aiment s’amuser, mais qui se comportent en adultes responsables.


Alors j’insiste, en me disant que si quelqu’un a besoin d’un coup de pouce libérateur, il le trouvera peut-être ici. On a le droit de choisir, de se choisir, et même de choisir ceux qu’on aime (2).

Les cadeaux


Plusieurs semblent toujours croire que «plus» c’est mieux. Sinon les centres d’achat et les boutiques ne seraient pas aussi bondés. Plus de cadeaux, plus de réceptions, plus d’activités. La pression mercantile atteint son maximum en cette période. La suggestion psychologique est simple : prouvez votre amour en offrant des cadeaux plus gros, plus performants, plus dispendieux, etc. Les vendeurs poussent fort car la compétition est féroce. Certains éprouvent de la culpabilité s’ils sont incapables de donner autant qu’avant (restriction oblige), et ont malheureusement l’impression de ne pas être à la hauteur.

Les objets peuvent être des symboles d’affection, certes, mais le don de soi parle plus fort. Il est rare qu’une personne ne soit pas touchée par un présent qu’on a choisi intuitivement car cela reflète notre intérêt pour sa personnalité et ses goûts (le prix n’a aucune importance). La sélection intuitive marche aussi pour les cadeaux «obligés» (parenté, collègues, etc.); c’est un défi plutôt ludique.

La nostalgie


Le temps des Fêtes peut éveiller nostalgie, tristesse et regrets. D’ailleurs l’industrie  joue beaucoup avec les émotions et donne souvent dans la pub à l’eau de rose – images, vidéos, chansons «ah, ces bons vieux Noëls d’antan». On va même jusqu’à «humaniser» les objets. Ces concepts font partie du conditionnement saisonnier. On n’y voit que du feu (des petites lumières et des sapins), et l’on se concentre sur les bons souvenirs – ce qui n’est pas mauvais en soi. Mais il peut aussi être difficile d’oublier la famille dysfonctionnelle, avec ses mauvais buveurs, ses conflits et ses jeux de pouvoir entre frères/sœurs/conjoints, et la compétition entre les rejetons. Certains s’évertuent pourtant à reproduire des réveillons traditionnels qui ne signifient plus rien pour eux. D’autres espèrent créer les Fêtes de rêve qu’ils n’ont pas vécues dans leur enfance.

Conclusion

Essayons d’être conscients de la pression médiatique. Si nous n’avons pas envie de célébrer à l’ancienne et/ou en famille, disons-le gentiment (3). Osons faire les choses différemment. Comme pour les cadeaux, suivons notre intuition. Choisissons de célébrer avec des personnes que nous apprécions et aimons profondément – privilégions la qualité plutôt que la quantité. Ne craignons pas de laisser tomber les choses qui ne nous servent plus, non pas avec un sentiment d’échec ou de défaite, mais avec un sentiment de reconnaissance pour ce qu’elles nous ont appris. Tout change, rien n’est permanent, ne retournons pas en arrière, célébrons au présent.

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(1) Trouvez ce qui vous attire tant chez les personnes qui ne vous conviennent pas et fuyez-les comme la peste. Il est enrichissant de cultiver votre capacité d’aimer inconditionnellement, mais ne laissez jamais votre amour inconditionnel se changer en masochisme ou en mépris de soi inconditionnel.
~ Howard M. Halpern, psychologue

(2) Dire non à ... c’est dire oui à ...
Lorsque nous changeons, notre environnement change aussi. Conséquemment, les relations avec les partenaires, membres de la famille et amis peuvent être soumises à dure épreuve. Mais, si elles n’y survivent pas, une ouverture à d’autres relations plus harmonieuses et bénéfiques peut aussi se produire.
Suite : http://artdanstout.blogspot.fr/2013/08/dire-non-cest-dire-oui.html

(3) S’affirmer avec respect :
«Quand on s’affirme, on communique franchement; on exprime ses sentiments, ses besoins et ses idées et on fait valoir ses droits, mais sans violer les droits d’autrui. On est alors authentique, cohérent, ouvert et direct.»
~ Linda Adams

Et... on assume les conséquences.

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