18 avril 2014

Voir ce qui est


«Ce moment étrange quand une fille pleure sur ton épaule et que tu ne sais pas quoi dire…» (Le commentaire colle tellement bien, trop drôle!)

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Avoir suivi la campagne électorale avec les attitudes suggérées ci-après, je n’aurais pas eu besoin de 10 jours pour retrouver ma paix intérieure par la suite… On peut se sentir tout croche en suivant les affaires du monde, ou même nos propres petites affaires. Pourtant, nous en faire ne change rien, c’est ça le pire. Vive la «divine indifférence»!

85 Les obstacles comme autant de questions

Il y a des obstacles internes et des obstacles externes. Sur le plan externe, nous pouvons avoir le sentiment que quelque chose ou quelqu’un nous a nui, s’est mêlé de la paix ou de l’harmonie que nous croyions nôtre. Un vaurien a tout détruit. Ce sentiment précis que quelque chose fait obstacle se produit dans les relations humaines et dans bien d’autres situations; quelqu’un nous a fait du tort et on est déçu, dérouté, on se sent attaqué de bien des manières. Les êtres humains se sentent ainsi depuis que le monde est monde.
       Quant aux obstacles internes, il se peut que rien ne nous attaque hormis notre propre confusion. Il n’y a peut-être aucun obstacle solide, sauf notre propre besoin de nous empêcher de nous laisser toucher. Le seul ennemi c’est peut-être que nous n’aimons pas la réalité telle qu’elle est maintenant et que nous souhaitons donc qu’elle cesse au plus vite. À force de pratiquer, nous voyons bien que rien ne disparaît vraiment jusqu’à ce qu’on ait appris ce qu’on devait en apprendre. Même si on s’enfuit à toute vitesse à l’autre bout du continent, on trouve, à l’arrivée, le même problème qui nous attend. Il revient sans cesse, sous une forme ou une autre, un autre nom, sous d’autres manifestations jusqu’à ce qu’on en tire un enseignement : où se sépare-t-on de la réalité? Comment est-ce qu’on se replie au lieu de s’ouvrir? De quelle manière est-ce qu’on se referme au lieu de faire pleinement l’expérience de tout ce qui se déroule dans la vie?

57 Voir ce qui est

S’accrocher à des croyances, c’est limiter l’expérience qu’on fait de la vie. Ce qui ne signifie nullement que les croyances, les idées ou les opinions constituent des problèmes. Ce qui crée des difficultés, c’est l’obstination qui pousse à tout faire pour que les choses se passent d’une manière bien précise, c’est refuser de démordre de ses croyances ou opinions. Employer son système de croyances de cette manière crée une situation où l’on décide de rester aveugle au lieu de faire en sorte de voir, d’être sourd au lieu d’être capable d’entendre, d’être mort plutôt que vivant, endormi et non éveillé.
       Ceux et celles qui tiennent à mener une vie à la fois bonne, pleine, sans contraintes, aventureuses, une vraie vie, doivent suivre des instructions bien concrètes : voir ce qui est. Lorsqu’on se surprend à s’accrocher à des croyances ou à des pensées, il faut simplement voir ce qui se passe. En prendre acte, sans trancher pour ou contre. Les voir clairement sans porter de jugements et lâcher prise. Revenir au moment présent. On pourrait décider d’agir ainsi à partir de maintenant jusqu’à sa mort.

Pema Chödrön
Bien-être et incertitude
Cent huit enseignements
Pocket Spiritualité; 2002  

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